Observatoire des vitesses de la Seine-Maritime

1. Genèse de l’observatoire

La crise sanitaire et les périodes restrictives de circulation ont mis en évidence des vitesses pratiquées importantes. Les forces de sécurité intérieures (ddsp/gendarmerie) constataient une forte augmentation des délits de grands excès de vitesse.

Afin d’objectiver cette tendance, la Préfecture et la DDTM76 ont souhaité mettre en place un observatoire des vitesses. Un travail en lien avec les gestionnaires de voiries et le CEREMA a donc été initié afin de suivre des stations de comptage.

Il a été décidé de suivre la méthodologie mise en place en même temps par le Conseil Départemental de la Seine-Maritime et le CEREMA dans un souci d’harmonisation. Compte-tenu que le réseau du conseil départemental est majoritairement le réseau bidirectionnel limité à 80 km/h, il a été décidé de suivre les routes à 2 × 2 voies, limitées à 110 et 130 km/h, sur le réseau de la direction interdépartementale des routes nord-ouest (DIRNO).

2. Méthode

En raison de la congestion du trafic en milieu urbain, il a été décidé que l’observatoire serait limité au contexte périurbain. Les stations de comptage à proximité d’un radar seront également neutralisées afin de ne pas biaiser la mesure.

Les indicateurs retenus sont la vitesse moyenne et le pourcentage d’usagers circulant au-delà de la vitesse maximale autorisée sur les routes à 2 × 2 voies limitées à 110 et 130 km/h. Les excès de vitesse supérieurs à 20 km/h sont également retenus comme indicateurs.

Dans un souci d’harmonisation de la méthode, il a été décidé de faire un bilan par quadrimestre, comme pour le conseil départemental de la Seine-Maritime.On comptabilise 19 points de mesures sur les routes limitées à 110 km/h et 17 points de mesures sur les routes limitées à 130 km/h. Pour le premier quadrimestre 2022, on comptabilise le trafic moyen journalier annuel suivant :

  • 774 000 véhicules circulant sur un axe limité à 110 km/h,
  • 330 000 circulant sur un axe limité à 130 km/h.

3. Résultats bruts

L’observatoire départemental de la sécurité routière a obtenu le recueil des données depuis l’année 2019. L’année 2019 est l’année de référence en raison de la crise sanitaire et de ses conséquences sur le trafic.

Le document ci-dessous montre la représentation faite des données par le CEREMA sur 2 quadrimestres en 2021:

Les graphiques suivants sont ceux désormais suivis par la DDTM et présentés lors des réunions partenariales de sécurité routière.

Vitesse moyenne

Excès de vitesse

 

3. Interprétation

L’observatoire des vitesses met en évidence l’augmentation des vitesses pratiquées sur le réseau des routes limitées à 110 km/h en 2020 en lien avec la baisse du trafic (augmentation du télétravail, couvre-feu). L‘analyse des données permet d’objectiver que les usagers roulent plus vite en été (quadrimestre de mai à août) en Seine-Maritime sur les secteurs à 110 km/h.

On constate une augmentation des vitesses moyennes sur le premier quadrimestre de l’année 2022 comparativement au dernier quadrimestre 2021 à la fois pour les zones à 100 et 130 km/h.

Si l’on compare le premier quadrimestre 2022 au premier quadrimestre 2019, on constate une baisse des vitesses pratiquées notamment sur les axes limités à 130 km/h. L’augmentation du prix du carburant serait-il susceptible de commencer à avoir une incidence sur les comportements ?

Il est à noter que compte tenu de la crise sanitaire, les années 2020 et 2021 ne sont pas représentatives en termes de comportements.

L’observatoire des vitesses est amené à évoluer avec la prise en compte d’autres critères tels que le nombre de véhicules observés leur type ( % de poids lourds), le nombre de stations prises en considération (les stations présentant des données « erronées » sont volontairement mises à l’écart).