Le groupe de travail "Gestion du recul du trait de côte"

L’État s’est doté en 2012 d’une Stratégie nationale de gestion intégrée du trait de côte afin de disposer d’une vision à moyen et long terme de l’évolution du trait de côte permettant un aménagement durable et équilibré de ces territoires. Ce travail faisait suite à la tempête Xynthia (2010), qui rappelait la vulnérabilité particulière des territoires littoraux.

Cette stratégie a donné lieu à un premier programme d’actions 2012-2015, puis à un deuxième pour la période 2017-2019.

Ces travaux ont abouti à la création d’un «  indicateur national de l’érosion côtière » : il s’agit du recul moyen constaté sur des portions de linéaire côtier de 200 mètres de long, sur la base d’une comparaison entre photos aériennes contemporaines d’une part et datant de la première moitié du vingtième siècle d’autre part.

La Seine-Maritime, dont une grande partie de la côte est constituée de falaises, est confrontée au risque particulier d’effondrement de portions de falaises. Un effondrement massif a notamment eu lieu en décembre 2012 à Dieppe près de la route de Pourville.

Le phénomène d’érosion côtière étant inéluctable (le risque d’effondrement lui-même ne peut être prévu dans sa temporalité ou son importance quantitative), le Service territorial de Dieppe de la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) a estimé prioritaire d’approfondir les connaissances de l’évolution de la côte seino-marine, et a commandé au CEREMA une étude du recul du trait de côte en Seine-Maritime, à horizons 20 ans, 50 ans et 100 ans.

Terminée en 2018, cette étude permet d’estimer des reculs maximaux et des reculs moyens sur toute la bande côtière seino-marine, en déterminant des estimations de valeurs sur des portions de linéaire côtier de 50 mètres. Il s’agit d’un outil capital pour les collectivités qui leur permet d’anticiper les événements, et de favoriser l’acculturation de leur population au caractère changeant de la bande côtière.

Accéder à l'étude.

Le groupe de travail « Gestion du recul du trait de côte » de la MISA a été constitué afin de définir les modalités d’accompagnement des collectivités dans la prise en compte de cette étude pour l’aménagement de leur territoire et dans la communication de données auprès du grand public. Trois réunions au cours du premier semestre 2019 ont rassemblé les partenaires suivants : la préfecture, le CEREMA, le Conservatoire du littoral, l’EPFN, la SAFER, la DRAC, la DREAL, le CAUE, l’Université de Caen, la Chambre d'agriculture, le Conseil départemental, le Conseil régional et le Réseau d'observatoire du littoral normand ( voir article consacré aux partenaires de la MISA).

Les travaux du groupe ont porté sur la mise en place d'une stratégie d'accompagnement des collectivités dans la prise en compte de l'étude, qui reposera sur un "Guide de prise en compte de l'étude sur le recul du trait de côte en Seine-Maritime". L'appropriation par les élus du contenu de l'étude et du guide fera l'objet au cours du deuxième semestre 2020 d'actions d'informations et d'échanges organisées par les services de l’État (sous-préfecture de Dieppe et Direction départementale des territoires et de la mer).

Les travaux du groupe ont également permis d'aboutir à l'élaboration, par le CEREMA, de deux plaquettes d'information sur l'érosion côtière dans la Seine-Maritime :

- l'une à destination du grand public :

- l'autre plus spécifiquement à destination des collectivités :

Au cours des ateliers du groupe, dans le cadre du partage de connaissances et d’expériences entre partenaires, le Conservatoire du littoral a présenté deux projets :

  • le projet LiCCo (pour « Living with a Changing Coast » / « Littoraux et Changements Côtiers »), mené entre 2011 et 2014 et réunissant scientifiques, agents des services de l’État, élus locaux, collectivités territoriales et représentants des usagers locaux. Il s’agit d’un projet partenarial Transmanche qui accompagne les populations côtières pour comprendre, se préparer et s’adapter aux effets du changement climatique, de l’élévation du niveau de la mer et de l’érosion sur leur littoral.

En savoir plus sur LiCCo.

Diaporama Communiquer sur les changements climatiques et côtiers auprès des populations.

  • le projet territorial de la Basse Vallée de la Saâne, exemple de démarche partenariale et transversale destinée à réunir l’ensemble des acteurs concernés, ainsi qu’une cohérence dans les actions menées, dans la gestion des préoccupations de la vallée, liées aux risques naturels, à la préservation de l’environnement, à l’économie, au tourisme, à la réglementation et à l’aménagement.

    En savoir plus sur le projet territorial de la Basse Vallée de la Saâne.

Le Conservatoire du littoral a également présenté sa stratégie d’intervention 2015-2020 Normandie.